Opinion publié dans le Journal de Montréal, par Rodrigue Turgeon, Henri Jacob, Jennifer Ricard Turcotte, Julie Fortier, Micheline Plante, et Mylène Baril-Mantha.

Vendredi passé à Malartic, lors du passage de François Legault, j’ai été témoin d’un acte de violence politique dont je n’avais jamais entendu parler au Québec, en près d’une décennie à défendre les gens face aux activités minières. Trois véhicules de fonction zigzaguaient, cherchant à éviter d’arrêter à une intersection où se trouvait une poignée de citoyens venus rencontrer leur élu, une mère de trois enfants de Rouyn-Noranda a encaissé d’une main une collision avec le parechoc d’une limousine, tenant de l’autre une banderole où l’on pouvait lire à travers la cohue «Assez c’est assez, les normes doivent être respectées». 

Dès le lever du jour, le nouveau ministre responsable de l’Abitibi-Témiscamingue affichait ses couleurs. Alors que ce dernier est honni, ici plus qu’ailleurs au lendemain du dégommage d’un député de la région, sa rédemption passerait par la bonne vieille recette séculaire: des cadeaux pour les minières. Des mégawatts aujourd’hui pour une mine d’or non «critique». Des centaines de millions de dollars demain pour une autre. Des «jobs à 140 000$», quoi.

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