Les chefs algonquins chefs lancent un ultimatum aux compagnies Matamec et Toyota Tsusho Corp

Source:
Premières Nation Eagle Village – Premières Nation Wolf Lake

Faute d’une entente d’exploration avec les communautés algonquines, la minière Matamec devra cesser ses activités sur le territoire algonquin

(Temiscaming, Québec) Les chefs des communautés de Eagle Village et de Wolf Lake ont lancé un ultimatum à Matamec Explorations pour s’assurer que les développements miniers proposés par cette compagnie ne se produiront pas sans leur consentement, sans consultation et sans accommodement à l’égard de leurs droits ancestraux sur ce territoire.

En plus de communiquer leurs préoccupations à Matamec Explorations, les deux nations algonquines ont également avisé le groupe Toyota Tsusho Corp America de la situation. Toyota Tsusho est présentement en négociation avec Matamec Explorations pour l’établissement d’un joint-venture en vue de développer le dépôt de terres rares connu sous le nom de projet Zeus (Kipawa). Le projet en question se situe sur un territoire autochtone non cédé et partagé par les communautés algonquines de Wolf Lake et Eagle Village. Il n’existe actuellement aucun processus convenu pour la province de Québec obligeant une société minière à répondre à ses obligations de consultation et d’accommodement afin d’obtenir le consentement des peuples algonquins sur les impacts potentiels des activités minières relativement à leurs droits et au titre amérindien qu’ils détiennent sur ces terres.

Dans une lettre à Matamec et Toyota, les chefs indiquent: « Si un accord entre Matamec Explorations Inc et nos gouvernements des Premières nations algonquines n’est pas finalisé avant le 6 Juillet 2012, nous procéderons à la suspension immédiate de toutes les activités directes ou connexes d’exploration sur le site du projet Zeus (Kipawa). Ces mesures seront appliquées par nos collectivités des Premières nations. » Les deux groupes algonquins sont préoccupés par le potentiel d’impacts sociaux, culturels et environnementaux que le projet d’exploitation minière et le traitement des terres rares pourraient entraîner sur leur population. Le seul autre projet minier de terres rares en Amérique du Nord dont ils aient connaissance est celui du site de Mountain Pass en Californie, où il y a eu de nombreux problèmes environnementaux. Les projets miniers de terres rares et les sites de traitement ont également créé des effets négatifs importants dans d’autres parties du monde. Les deux gouvernements des Premières nations algonquines veulent avoir une compréhension précise des impacts sociaux, culturels et environnementaux de la construction et de l’exploitation de la mine proposée, y compris le traitement associé à l’extraction de ce minerai et des autres installations, avant même de penser à donner leur consentement à un projet de développement d’une mine.

Les négociations sur un protocole d’entente d’exploration avaient commencé entre les deux gouvernements des Premières nations algonquines et Matamec Explorations, mais depuis leur dernière réunion en avril, Matamec a échoué à convenir d’une version finale du protocole d’entente en vue de sa signature. Pendant ce temps Matamec s’est rendue sur le site et a procédé à des forages, à l’élaboration d’une usine pilote pour le traitement des minéraux et la négociation d’un accord de coentreprise avec Toyota Tsusho America Corp sans informer les chefs algonquins de leurs activités.

Le chef de Wolf Lake, M. Harry Saint-Denis a déclaré: «En tant que communautés membres de la nation algonquine, nos droits autochtones collectifs et issus des traités sont protégés par la Constitution et les articles de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des peuples autochtones s’appliquent à nos Premières Nations algonquines, y compris le droit au consentement préalable, libre et éclairé à tout développement sur nos territoires traditionnels (art. 28 DDPA). Ceci s’applique également aux activités minières ».

La chef de Eagle Village, Mme Madeleine Paul a ajouté: « Il y a deux semaines, l’Assemblée des chefs du Québec a adopté une résolution d’appui à notre position exigeant de Québec et des sociétés minières qu’ils obtiennent notre consentement préalable, libre eté clairé avant toute exploration ou activités d’exploitation minière sur nos terres traditionnelles. Les chefs du Québec ont également appuyé notre appel visant à modifier le projet de loi 14 sur la Loi sur les mines du Québec afin d’y inclure l’obligation de consulter les Premières Nations dès la phase d’exploration minière non seulement au moment où une mine est développée. "

Pour informations, contactez:

Chef Madeleine Paul, Eagle Village First Nation
Bureau: (819) 627-3455,
Cell: (819) 627-6884

Chef Harry St. Denis,Wolf Lake First Nation
Bureau: (819) 627-3628,
Res.(819) 627-9161