Le Canada est sommé de cesser de bloquer l’information sur les dangers de l’amiante : le réseau Bannir l’amiante réclame un « consentement préalable donné en connaissance de cause »

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Le réseau Bannir l’amiante au Canada

OTTAWA, ON, le 1 abril /CNW/ - Les membres du réseau Bannir l’amiante au Canada, formé du syndicat des TCA, de l’Association canadienne des professeures et professeurs d'université, du Sierra Club du Canada et de Mines Alerte Canada, demandent que le Canada cesse de faire semblant que l’amiante est sécuritaire et qu’il appuie les exigences de « consentement préalable donné en connaissance de cause » pour toutes les formes d’amiante importées du Canada par d’autres pays.

“Pourquoi le Canada s’oppose-t-il à des règlements qui amélioreraient la communication relativement aux risques que représente l’amiante dans les pays en voie de développement?”, a demandé le Dr David Egilman, fondateur et président de Global Health through Education Training and Service, organisme à but non lucratif qui se trouve à l’extérieur de Boston. Le Dr Egilman a constaté en personne plusieurs des ravages causés par l’amiante dans des pays sous-développés.

En novembre 2003, le Canada a bloqué une entente aux Nations Unies qui aurait entravé le déchargement d’amiante dans des pays comme le Mexique et l’Inde. Le Canada a fait échouer l’inclusion de l’amiante chrysotile à la procédure de consentement préalable de la Convention de Rotterdam, et ce, malgré les allégations du Chili, de l’Union européenne et d’un certain nombre d’autres pays.

Aujourd’hui, Environnement Canada demande l’avis de la population sur sa position. “Ils demandent aux gens s’il est acceptable d’exporter une substance mortelle vers d’autres pays sans les mettre au courant du danger”, indique Joan Kuyek de Mines Alerte Canada, « Il est ironique qu’ils aient choisi le jour du Poisson d’Avril pour demander au public de se prononcer sur une question qui n’aurait jamais dû être posée. »

L’industrie canadienne de l’amiante affirme que l’amiante chrysotile peut être exploitée et utilisée de façon sécuritaire si l’on utilise des sas, des respirateurs de même que des vêtements protecteurs. Elle précise aussi que l’amiante n’est plus une matière dangereuse lorsqu’elle devient une composante de l’amiante-ciment. Toutefois, peu de contrôles efficaces sont effectués dans les pays qui l’importent. “Nous avons vu des travailleurs ainsi que d’autres personnes horriblement surexposées à l’amiante dans les pays en développement. La campagne d’utilisation sans risque est, au mieux, une stratégie de relations publiques”, indique le Dr Egilman.

Aux dires de George Botic, représentant national, santé et sécurité, syndicat des TCA : « Ce ne sont que des promesses non tenues. Le gouvernement et les entreprises nous répètent depuis des années que nous pouvons travailler en toute sécurité avec l’amiante, et maintenant, nous faisons face à une épidémie causée par l’amiante chez nos travailleurs. Pourquoi devrions-nous croire qu’on peut l’utiliser sans danger? »

Les seules mines d’amiante qui subsistent au Canada produisent principalement de l’amiante chrysotile dans la région historique de Thetford Mines, au Québec. Moins de 1 000 travailleurs sont encore employés par cette industrie, et le taux de maladies liées à l’amiante dans la région compte parmi les plus élevés au monde.

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Pour de plus amples renseignements : Joan Kuyek (613) 569-3439 ou cel (613) 795-5710.